Ayant fourbement réussi à m'immiscer dans un bus luxueusement affrété par la faculté en direction du festival de la b.d. ce vendredi 27 janvier ,je décidais (sac au dos ,tel un intrépide castor junior)de me lancer à corps perdu dans cette aventure de proximité.
Une fois dans l' autocar ,je fus pris d'une irrésistible envie d'entonner ces vieilles rengaines qui sont l'ame de tout voyage de classe( "chauffeur,si t'es champion appuie su'l champignon" et l'indispensable "yeah yeah les copains c'est demain qu'on fait la malle").Hélas, ces manifestations lyriques d'art populaire reçurent un accueil des plus froids.Après dissipation des brouillards matinaux, nous vimes se découper dans le lointain, la silhouette imposante du C.N.B.D.I.(centre national de la bande dessinée et de l'image -pour nos lecteurs des DOM-TOM). Nous nous engoufframes dans ce temple des arts graphiques , mes comparses étudiants ,avec la curiosité qui les caractérise, lançaient de passionnants débats "quand esse qu'on mange ?" et meme le judicieux "c'est encore loin? en ai marre de marcher".C'est sur ces paroles dynamisantes que je leur faussait compagnie et fis le tour des expositions diverses ( à ce propos, ami internaute ,va donc sur le site " coconino.world").En arpentant les rues d'Angouleme j' eus le plaisir de croiser mon camarade Rémy Cattelain qui me convia au stand de son journal "la maison qui pue" (périodique dont je recommande la lecture ), nous échangeames d'édifiantes considérations tout au long de l'après midi tout en dégustant (on ne se refuse rien) moult cannettes de 1664. Sur ces entrefaites ,Ben Condom me rejoignit ,à l'issue d'une épuisante journée d'infographie salariée, et entreprit de me faire découvrir un lieu appelé (à juste titre ) "le café chaud" .La soirée se déroulait autour de thématiques variées telles que "je bois mon verre en deux minutes trente" et ,de fil en aiguille, "je deviens incohérent" quand nous eumes la surprise de voir Bulo et Fanny installant dans l 'établissement ou nous étions attablés, tout un dispositif destiné au mix de musique électronique.Nous meuglames donc notre émotion pour célebrer ce moment privilégié en prenant l'assistance à témoin "putain! c'est des potes à nous! WWAAAH!" et ceci ,une bonne quarantaine de fois.Les autochtones saluèrent ces manifestations d'enthousiasme avec amusement,ce qui est tout à leur honneur( dans la plupart des bars bordelais on nous aurait invité de façon musclée à "prendre l'air").Encouragés par cette atmosphère de tolérance à notre égard ,nous nous installames indumment au milieu d'une tablée de délicieuses nymphettes qui comptaient dans leurs rangs une Anglaise qu'on aurait cru échappée d'un casting de l'agence Elite (et,par un miracle que j 'ai encore du mal à m'expliquer ,riait à nos borborygmes).Seule ombre au tableau ,Ben qui fut abordé par une sorte de bidasse homosexuel menaçant ( pour refroidir ses assiduités , nous lui fimes part de notre décision de l'abattre avec un quelconque objet contondant).Il tombait des flocons de neige d'un format sibérien quand nous nous mimes au défi ( vers 4 heures du matin ) de trouver un endroit suceptible de nous accorder une hospitalité ethylique.Ben ,de par les contacts qu'il avait su nouer avec les indigènes, avait quelques pistes ,mais la perspective d'effectuer une randonnée de dix kilomètres dans le blizzard nous fit envisager la nécessité de gouter à un repos bien mérité.Il nous fallut tout de meme une petite heure pour rejoindre le domicile deBen car notre sens de l'orientation (par un nébuleux concours de circonstances) avait déserté nos mentaux d'explorateurs pourtant chevronnés.
cher lecteur c'est la fin du premier épisode de ce cycle épique angoumois , tu dois etre pantelant d'impatience quant à la suite ,mais vois tu ,ton humble serviteur se doit pour l'heure de se plier aux exigences de la vie sociale